Notre groupe des Amis du Monde Diplomatique organise une conférence-débat le 20 mars 2008 à 20h30 au Foyer de Jeunes Travailleurs la Cassotte, 18 rue de la Cassotte à Besançon, sur le thème

La fracture ferroviaire : pourquoi le TGV ne sauvera pas la le chemin de fer


Cette réunion sera animée par Vincent DOUMEYROU, qui est l'auteur d'un ouvrage portant le même titre aux éditions de l'Atelier.

La France est le théâtre depuis le 18 octobre 2007 d'une nouvelle « bataille du rail ». Les cheminots, comme d'ailleurs nombre d'agents des autres grands services publics (EDF, GDF, Transports urbains), se sont massivement mobilisés pour défendre leur régime de retraite menacé par une mesure gouvernementale prise sans réelle négociation. Mais ils ont bien d'autres raisons de s'inquiéter. La stratégie mise en œuvre depuis quelques années par la direction de l'entreprise soutenue par les pouvoirs publics vise un seul objectif : la rentabilité. Le TGV est le vecteur essentiel de cette stratégie au service de ceux qui veulent aller vite et loin.

L'incontestable réussite technologique de cette politique et les gains de temps qu'elle permet laissent sous le boisseau des réalités moins reluisantes : jungle de tarifs en constante augmentation, correspondances chaotiques, délaissement des lignes secondaires de plus en plus transférées aux régions, réseau classique en déshérence et dégradation accélérée du réseau ferré classique. La SNCF, qui a choisi de concurrencer l'avion, ressemble de plus en plus à une compagnie aérienne qui dessert les métropoles en traversant à 300 km heure des territoires délaissés.

Loin de tout fatalisme, le livre de Vincent Doumayrou démontre que cette stratégie n'est pas la seule possible. La Belgique, l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche ont adopté à bien des égards d'autres modes de développement fondés sur la densification de leurs réseaux, des tarifs souvent plus bas, des correspondances harmonisées, des dessertes régulières et nombreuses.

A l'inverse, la politique suivie par la SNCF laisse la voie libre au « tout route » avec les conséquences écologiques que l'on sait. La fracture ferroviaire s'élargit de plus en plus. Est-il encore temps pour un service public fragilisé et menacé, de la résorber ?

L'auteur : Vincent Doumayrou, 35 ans, est passionné de chemin de fer. Il collabore régulièrement au site www.intermodalite.com spécialisé dans les transports ferroviaires.


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