« Il y a chez Mélenchon comme un inconscient nationaliste » diffusé par Le Point – Politique le
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Une histoire fratricide. Depuis le XIXe siècle, la trajectoire de la gauche s’apparente à celle d’une grande famille dysfonctionnelle. Une épopée faite de violentes ruptures internes comme de retrouvailles joyeuses. Et le déchirement récent entre socialistes et Insoumis autour de la censure de François Bayrou, quelques mois après avoir concouru ensemble sous les couleurs du Nouveau Front Populaire (NFP), pourrait volontiers n’en être qu’une énième illustration.
Pour autant, la période qui s’est ouverte pour la gauche depuis le mandat de François Hollande n’a-t-elle pas sa part d’inédit ? Les clivages actuels autour de la laïcité, de la liberté, du rapport aux classes populaires, aux minorités ou à l’économie ne révèlent-ils pas une reconfiguration idéologique profonde à gauche ? Adrien Broche, responsable des études chez Viavoice et expert associé à la Fondation Jean-Jaurès, explore cette question et celle des gauches « irréconciliables » dans son Portrait moderne de la gauche française à paraître ce 24 janvier aux Éditions de l’Aube*. Une cartographie précise des guerres de tranchées qui traversent la gauche depuis 2010 et l’occasion d’une introspection indispensable pour ses dirigeants.
Le Point : Une première question d’ordre sémantique. Votre ouvrage explore les fractures à gauche depuis 2010. Pourtant, vous avez choisi d’écrire « la gauche » au singulier dans votre titre. Pourquoi ?
Adrien Broche : Je prends délibérément pour point de départ la grande famille de la gauche politique, censée partager une certaine idée du progrès et un affect égalitaire. Je montre ensuite que, de l’intérieur, les choses sont plus compliquées. J’interroge la fameuse antienne des « deux gauches irréconciliables » pour comprendre d’une part s’il y a « irréconciliabilité » et d’autre part s’il y a seulement deux gauches.
La question est donc inévitable : existe-t-il désormais deux gauches irréconciliables ?
Si l’on considère qu’à partir du moment où il y a alliance il n’y a pas d’« irréconciliabilité », alors non. Si, en revanche, on regarde du point de vue des positions et des principes, il existe des orientations idéologiques qui me semblent plus difficilement compatibles. C’est pourquoi je préfère parler de « positions irréconciliables ». Le 7 octobre 2023, les disputes ont touché aux catégories morales : ici les gauches n’ont plus grand-chose à se dire.
En revanche, j’estime qu’il y a une forme de paresse intellectuelle à limiter le débat à « deux gauches ». Sur le travail, l’Europe ou la laïcité, s’il y a souvent deux camps, les effectifs ne se recouvrent que rarement. Manuel Valls et Nathalie Arthaud peuvent se retrouver sur certains enjeux qui touchent à la laïcité, l’un par républicanisme, l’autre par matérialisme, quand, sur l’économie, ils ne partagent pas les mêmes vues.
Depuis 2015, les sujets identitaires ont pris le pas sur les clivages socio-économiques ou sur la question européenne.Adrien Broche
Vous estimez notamment que le clivage classique entre première et deuxième gauche rocardienne n’est plus vraiment d’actualité.
L’héritage du rocardisme, caractérisé principalement par une mise à distance de l’État, est ambivalent. Une partie de la gauche, que j’appelle « réformiste-républicaine », en a retenu le rapport plus apaisé au capitalisme mais en a écarté les distances prises à l’égard du modèle républicain dit « à la française ». À l’inverse, une gauche radicale sur la guerre faite au marché et sur les rapports de force productifs adopte une grammaire de contestation de l’héritage du républicanisme à gauche, contestation qu’a impulsée la deuxième gauche.
Mais qu’y a-t-il de vraiment inédit dans les clivages de la gauche depuis une décennie ?
La « nouvelle coalition » qu’appelait de ses vœux la note Terra Nova, tout comme la position d’un Manuel Valls qui fait de la question identitaire le premier des combats, sont des propositions difficiles à introduire dans la tradition socialiste. Par ailleurs, l’époque est aux déplacements des coordonnées politiques traditionnelles. La gauche socialiste s’évertuait à comprendre le monde à partir des déterminismes qui pèsent sur les hommes, contre la vision libérale d’un sujet souverain dont les choix seraient valables en tant qu’ils sont formulés.
Cela impliquait une limitation de certaines libertés par l’État pour corriger ces déterminismes et ces dominations. Or, si cette vision est encore largement partagée à gauche sur le plan des libertés économiques, ce n’est pas le cas s’agissant des choix individuels sur les enjeux culturels. Une partie de la gauche est prise dans d’intenses contradictions.
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Les attentats de 2015 ont marqué un tournant. La question identitaire s’est intensifiée et s’est introduite dans les différentes traditions politiques : à droite, sur l’aspect civilisationnel, à gauche, sur la laïcité. Les coordonnées idéologiques ont muté à gauche. Jusque-là, la position « séparatiste » – au sens d’une séparation stricte du politique et du religieux – était assimilée aux franges les plus radicales, et la position plus « souple » à ses franges les plus réformistes, de Michel Rocard à la revue Esprit. Ce schéma s’est inversé : une conception très libérale d’individus rendus parfaitement responsables des choix qu’ils font s’est imposée dans toute une partie d’une gauche, pourtant très antilibérale économiquement.
Certaines personnalités de gauche affirment par exemple que le foulard est sexiste mais que c’est aux individus de faire le chemin. Il n’y a pas de vision plus empreinte d’individualisme libéral. De l’autre côté, une frange « républicaine » de la gauche tend à isoler la question laïque de la question sociale et à la réduire au port des signes religieux : le concordat en Alsace-Moselle ou l’enseignement privé ne sont plus des luttes à mener. Le macronisme s’est parfaitement drapé de cette doctrine.
Pour le PS, le prix à payer de la dignité morale pourrait être celui de l’effondrement électoral à court terme.Adrien Broche
Autre renversement, vous estimez qu’une partie de la gauche radicale en vient à adopter des positions conservatrices…
Il y a en effet une perméabilité à des réflexes conservateurs. Nous le voyons sur la laïcité comme sur le « respect » dû aux croyances visant à tempérer le recours aux caricatures. Certains propos frôlant avec l’antisémitisme empruntent même davantage à l’antisémitisme de droite qu’à celui de la gauche. Par ailleurs, le cas de Jean-Luc Mélenchon est passionnant : grammaire de la patrie davantage que de la république, « Vichy, ce n’est pas la France », antienne du « conflit de loyauté », sympathies pour certains impérialismes… il y a chez lui comme un inconscient nationaliste. On est donc loin du seul « wokisme » ou d’une volonté de « déconstruire la France » comme le lui reprochent souvent les droites.
Parmi les clivages historiques de la gauche, il semble en revanche que la question de l’Europe soit, du moins en apparence, passée au second plan.
Depuis 2015, les sujets identitaires ont pris le pas sur les clivages socio-économiques ou sur la question européenne. Le débat sur l’Europe est moins structurant. Lors des dernières européennes, l’affrontement était moins celui d’une gauche souverainiste et d’une gauche fédéraliste que celui d’une gauche de culture antitotalitaire et d’une autre qui ne fait pas, quoi qu’elle en dise, de l’universalité des droits humains une pierre angulaire de son engagement.
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Il est vrai que ces derniers jours le débat replonge dans une forme d’affrontement classique entre gauche de compromis et gauche de contestation. Ce clivage, très flagrant lors de l’épisode des frondeurs sous le mandat Hollande, était moins sollicité depuis 2015. Reste qu’il faut être prudent : si les coalitions des gauches tiennent lorsque la question sociale est au premier plan, les fractures identitaires peuvent rapidement refaire surface.
D’un point de vue stratégique, le PS a-t-il tant intérêt à l’union de la gauche ?
Stratégiquement, il n’y a pas mille solutions. Le rapport de force est déséquilibré depuis la présidentielle. Soit le PS fait le choix d’acter qu’il y a des différences de nature vis-à-vis de LFI et qu’elles justifient de faire bande à part : le prix à payer de la dignité morale pourrait être celui de l’effondrement électoral à court terme.
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Soit le PS considère que ce qui importe avant tout est de ne pas disparaître du jeu politique à court terme en conservant au maximum ses sièges, et si cela peut s’accommoder de l’expression de divergences avec LFI, il ne doit pas y avoir rupture. C’est peu ou prou le choix opéré par Olivier Faure : que la survie de la gauche anti-mélenchoniste passe par une alliance avec le mélenchonisme. Dans ce cas, le PS pourrait sauver des sièges à court terme mais sûrement au prix de son autonomie intellectuelle. C’est un choix très difficile.
*Adrien Broche, Portrait moderne de la gauche française, Débats d’idées des années 2010 à nos jours, Éditions de l’Aube, à paraître le 24 janvier 2025.
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